Le Açores, les îles Canaries, Guadeloupe, la Guyane française, Madère, La Martinique et la Réunion forment un
ensemble particulier de régions au sein de l’Union européenne (UE). Ces régions
partagent un grand nombre de caractéristiques d’ordre géographique, social et
culturel mais ont également une série des points défavorisant en commun: la
dépendance économique de l’extérieur, les coûts supplémentaires du à la distance
avec le continent européen, la talle réduite de ses marchés avec une
concentration des activités dans quelques secteurs et finalement, la concurrence
avec des produits des pays voisins en voie de développement. Le tout affecte
leur croissance économique et sociale.
Pour compenser leur situation désavantageuse,
l’UE a créé le concept RUP ou régions ultrapérifériques, afin de mettre
en œuvre une série d’actions pour aider leur développement économique et social.
Cependant,
malgré cette situation défavorable, les RUP, peuvent aussi offrir une autre
dimension à l’UE grâce à leur situation géographique et leur environnement
naturel: une zone maritime et une position géostratégique précieuse. En effet,
grâce aux RUP, l’UE a le plus vaste territoire maritime du monde avec 25
millions de kilomètres de zone économique. Et d'autre part, sa situation spécifique offre une
passerelle à l’Europe pour développer des relations commerciales avec les pays
voisins.
Une
des mesures promues par l’UE pour aider ces régions est la création d'un symbole
graphique pour pouvoir identifier ces produits. De cette manière, on peut
reconnaître les produits de ces régions qui se définissent elles-mêmes comme
des cultures exotiques tropicales et subtropicales mais avec une saveur européenne.
Dans le cas des îles Canaries, l'accent est mis sur la banane qui est la
culture la plus importante de l'archipel et trouve dans cette région des
conditions uniques pour sa production.
Agriculture artisanale et
écologique
La banane canarienne est cultivée dans toutes les
îles de l'archipel, sauf celles qui se situent plus à l’est, Fuerteventura et
Lanzarote, où il n'y a pas de plantations. La philosophie de travail des
producteurs de banane canarienne est caractérisée par une culture
traditionnelle qui diffère de la façon dont travaillent habituellement les
multinationales bananières. Les agriculteurs des îles Canaries n'utilisent pas
de pesticides ni des fongicides. Ils ont opté pour un produit de haute qualité,
adaptée aux souhaits des consommateurs qui sont de plus en plus préoccupés par
la sécurité alimentaire et un système de production biologique.
La banane tropicale versus la
banane canarienne
La
banane des Canaries possède un degré de maturité plus élevé et reste plus de
temps sur la plante que la banane tropicale. Ceci est dû à la courte distance
entre l’endroit de production et le marché consommateur de la banane.
De plus, la banane des Canaries a un indice
d’humidité plus élevé et, grâce à cela, a une saveur plus intense que la banane
tropicale, qui est plus sèche.
La banane tropicale a plus de glucides, de sucres
solubles et de saccharose, éléments qui lui confèrent une texture plus
farineuse que celle de la banane des Canaries qui, de plus, a un niveau plus
élevé en potassium.
Finalement, le climat des îles Canaries est plus
varié que celui des pays tropicaux, ce qui se répercute sur le fait que la
banane des Canaries reste plus de temps sur la plante (6 mois) face à la banane
tropicale (3 mois), ce qui confère à celle de l’archipel un degré de maturité
plus élevé et une saveur et un arôme plus intenses.
Programme Européen
d’information
En juillet 2011, l’Espagne, la France et le Portugal ont
présenté un programme dont l’objectif est de faire connaître le symbole des RUP
comme une image qui comprend les valeurs des produits alimentaires spécifiques
des îles Canaries, de la
Martinique, de la Guadeloupe et de Madère.
Dans le cas du produit de la banane des Canaries,
l’association des organisations de producteurs de bananes des Canaries (ASPROCAN),
souhaite avancer dans la consolidation de nouveaux marchés européens, en
donnant une priorité à l'Allemagne et à la Belgique. L'Europe
est un marché important pour les producteurs de bananes puisque c’est la région
le monde où on consomme le plus de bananes au monde. Des efforts importants
sont en train d’être réalisés pour permettre de connaître les qualités de la
production bananière communautaire. Les destinataires spécifiques de ce
programme sont des consommateurs, des leaders d'opinion, des distributeurs, des
producteurs et des entreprises des transformatrices locales.
Des journalistes belges
débarquent dans les îles Canaries
Afin de présenter les qualités spécifiques des
produits alimentaires des îles Canaries ainsi que géographiques, ASPROCAN a invité, en décembre dernier, cinq
journalistes belges dans ses îles. Ils ont pu découvrir les techniques de
culture artisanale utilisées, respectueuses d’une agriculture durable ainsi que
le goût unique que leur donne leur origine insulaire source d’inspiration d’une
riche la gastronomie.
Avenir et tradition
Les producteurs de bananes des Canaries se battent
pour la survie de leur produit dans un marché de plus en plus mondialisé. Comme
l'a indiqué le président de ASPROCAN, Francisco Rodríguez Díaz, dans un article
paru dans le magazine belge MO* : « L'avenir
de la banane canarienne est quelque chose de plus important qu’une simple
question économique, c’est pour cela que l'Europe a un rôle important à jouer.
La culture de la banane nous a aidé à survivre pendant des siècles. C'est pourquoi il est important que l'Europe
perpétue la tradition et assurer un équilibre à l'égard du progrès, parce que
les pays sans tradition sont des pays sans identité ».