mercredi 1 février 2012

LA BANANE DES CANARIES SYMBOLE DE LA REGION ULTRAPERIFERIQUE DES ILES CANARIES


Le Açores, les îles Canaries, Guadeloupe, la Guyane française, Madère, La Martinique et la Réunion forment un ensemble particulier de régions au sein de l’Union européenne (UE). Ces régions partagent un grand nombre de caractéristiques d’ordre géographique, social et culturel mais ont également une série des points défavorisant en commun: la dépendance économique de l’extérieur, les coûts supplémentaires du à la distance avec le continent européen, la talle réduite de ses marchés avec une concentration des activités dans quelques secteurs et finalement, la concurrence avec des produits des pays voisins en voie de développement. Le tout affecte leur croissance économique et sociale.

Pour compenser leur situation désavantageuse, l’UE a créé le concept RUP ou régions ultrapérifériques, afin de mettre en œuvre une série d’actions pour aider leur développement économique et social.
Cependant, malgré cette situation défavorable, les RUP, peuvent aussi offrir une autre dimension à l’UE grâce à leur situation géographique et leur environnement naturel: une zone maritime et une position géostratégique précieuse. En effet, grâce aux RUP, l’UE a le plus vaste territoire maritime du monde avec 25 millions de kilomètres de zone économique. Et d'autre part, sa situation spécifique offre une passerelle à l’Europe pour développer des relations commerciales avec les pays voisins.

Une des mesures promues par l’UE pour aider ces régions est la création d'un symbole graphique pour pouvoir identifier ces produits. De cette manière, on peut reconnaître les produits de ces régions qui se définissent elles-mêmes comme des cultures exotiques tropicales et subtropicales mais avec une saveur européenne. Dans le cas des îles Canaries, l'accent est mis sur la banane qui est la culture la plus importante de l'archipel et trouve dans cette région des conditions uniques pour sa production.

Agriculture artisanale et écologique

La banane canarienne est cultivée dans toutes les îles de l'archipel, sauf celles qui se situent plus à l’est, Fuerteventura et Lanzarote, où il n'y a pas de plantations. La philosophie de travail des producteurs de banane canarienne est caractérisée par une culture traditionnelle qui diffère de la façon dont travaillent habituellement les multinationales bananières. Les agriculteurs des îles Canaries n'utilisent pas de pesticides ni des fongicides. Ils ont opté pour un produit de haute qualité, adaptée aux souhaits des consommateurs qui sont de plus en plus préoccupés par la sécurité alimentaire et un système de production biologique.





La banane tropicale versus la banane canarienne

La banane des Canaries possède un degré de maturité plus élevé et reste plus de temps sur la plante que la banane tropicale. Ceci est dû à la courte distance entre l’endroit de production et le marché consommateur de la banane.

De plus, la banane des Canaries a un indice d’humidité plus élevé et, grâce à cela, a une saveur plus intense que la banane tropicale, qui est plus sèche.
La banane tropicale a plus de glucides, de sucres solubles et de saccharose, éléments qui lui confèrent une texture plus farineuse que celle de la banane des Canaries qui, de plus, a un niveau plus élevé en potassium.
Finalement, le climat des îles Canaries est plus varié que celui des pays tropicaux, ce qui se répercute sur le fait que la banane des Canaries reste plus de temps sur la plante (6 mois) face à la banane tropicale (3 mois), ce qui confère à celle de l’archipel un degré de maturité plus élevé et une saveur et un arôme plus intenses.

Programme Européen d’information

En juillet 2011, l’Espagne, la France et le Portugal ont présenté un programme dont l’objectif est de faire connaître le symbole des RUP comme une image qui comprend les valeurs des produits alimentaires spécifiques des îles Canaries, de la Martinique, de la Guadeloupe et de Madère.
Dans le cas du produit de la banane des Canaries, l’association des organisations de producteurs de bananes des Canaries (ASPROCAN), souhaite avancer dans la consolidation de nouveaux marchés européens, en donnant une priorité à l'Allemagne et à la Belgique. L'Europe est un marché important pour les producteurs de bananes puisque c’est la région le monde où on consomme le plus de bananes au monde. Des efforts importants sont en train d’être réalisés pour permettre de connaître les qualités de la production bananière communautaire. Les destinataires spécifiques de ce programme sont des consommateurs, des leaders d'opinion, des distributeurs, des producteurs et des entreprises des transformatrices locales.

Des journalistes belges débarquent dans les îles Canaries
Afin de présenter les qualités spécifiques des produits alimentaires des îles Canaries ainsi que géographiques, ASPROCAN a invité, en décembre dernier, cinq journalistes belges dans ses îles. Ils ont pu découvrir les techniques de culture artisanale utilisées, respectueuses d’une agriculture durable ainsi que le goût unique que leur donne leur origine insulaire source d’inspiration d’une riche la gastronomie.


Avenir et tradition
Les producteurs de bananes des Canaries se battent pour la survie de leur produit dans un marché de plus en plus mondialisé. Comme l'a indiqué le président de ASPROCAN, Francisco Rodríguez Díaz, dans un article paru dans le magazine belge MO* : « L'avenir de la banane canarienne est quelque chose de plus important qu’une simple question économique, c’est pour cela que l'Europe a un rôle important à jouer. La culture de la banane nous a aidé à survivre pendant des siècles.  C'est pourquoi il est important que l'Europe perpétue la tradition et assurer un équilibre à l'égard du progrès, parce que les pays sans tradition sont des pays sans identité ».


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire